Voici un livre qui m’avait vraiment émue lors de sa première
lecture il y a très longtemps. Je m’en souvenais comme une histoire d’amour
torturée et passionnée.
Aujourd’hui, la lecture m’a semblée tout aussi agréable, même
si je ne relève pas les mêmes émotions qu’autrefois.
En effet, l’histoire d’amour entre le pasteur et la jeune
aveugle est toujours au centre de l’histoire, mais ce qui m’a le plus marqué c’est cette imprégnation
des paroles bibliques omniprésentes dans le livre.
Elles viennent compléter les émotions du pasteur, et contre
toutes attentes les valider.
Gide nous livre ici une vraie réflexion sur l’interprétation
des textes religieux et de leurs fondements. Vaut-il mieux écouter les paroles
du Christ ou celle de Paul ? La religion est-elle une règle de vie ou une
règle de société ?
L’amour, même s’il est adultère, est-il
péché lorsqu’il n’apporte que le bonheur de chacun ?
C’est de cette déchirure que le pasteur tente de préserver
la jeune Gertrude. Pourtant, en lui peignant un tableau de la vie trop
idéalisé, il la mène à sa perte, et la désillusion n’en est que plus grande.
C’est donc avec un œil nouveau que j’ai apprécié cette
lecture, avec un regard plus averti et aiguisé que celui de l’adolescente
d’autrefois.
Ce qui me donne l’envie alors de redécouvrir de grands
classiques de la littérature pour retrouver mes émotions passées et d’en
découvrir d’autres. Voilà donc un livre qui m’offre de nouvelles perspectives,
et surtout qui m’a fait prendre conscience que les années ont passées !
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